On ne le dira jamais assez, mais en ces temps troublés où une simple étincelle est susceptible de mettre le feu aux poudres, le repli vers nos proches est essentiel. La famille certes, mais plus encore les amis. Ce sont eux que nous choisissons. Il y en a peu souvent mais seule compte la qualité.
Installée depuis 2009 en Bretagne après une vie parisienne apparemment rangée (20 ans de travail à la Ratp, une famille, deux enfants ) et un séjour de deux ans en région bordelaise qui m'a ruinée économiquement et moralement parlant, il a fallu que je m'adapte ici en Bretagne. (Je n'ai rien contre la région bordelaise, bien au contraire , c'est juste un mauvais choix de vie que je fis... ) Certes je suis bretonne, née dans le centre Finistère à Carhaix, mais je n'ai pas d'attache là-bas. Seuls mes parents et quelques oncles, tantes et cousins vivent dans la région élargie de Morlaix
Arrivée en Bretagne, je me suis installée à Plestin-les-Grèves puis à Saint-Michel-en-Grève dans les Côtes d'Armor. J'ai pris en charge la correspondance locale pour le journal "Le Télégramme" en 2011, un semestre à suffi. C'est à partir de là que j'ai commencé à tisser un réseau de contacts. J'ai dû accepter des petits boulots en dépannage même si la Ratp me verse une petite pension, cela ne suffit pas! Et la peinture ne fait pas vivre tous les jours c'est un petit supplément quand une toile est vendue. Dans ma famille je n'ai jamais vraiment été soutenue dans le domaine de l'art où je suis encore tellement incomprise! Mais peu importe aujourd'hui "qui m'aime me suive" dit le proverbe. A travers ces emplois d'aide-ménagère essentiellement, j'ai rencontré quelques personnes formidables. Je me suis toujours dit qu'il faut faire confiance à la vie. Si on s'écarte de sa route, on s'éloigne de soi, de son être au sens littéral du terme. Tout cela pour dire que la vie dans son acceptation le plus large vous fait rencontrer l'Autre. Sans lui, nous ne sommes rien.
Je dis ceci aussi pour m'expliquer au sujet de mes peintures que j'ai appelées "architectures improbables". Vous savez, ces maisons-villages très étranges parfois. (Exposition à venir en avril à Plestin-les-Grèves, voir posts précédents). Ce thème apparaît comme un fil rouge dans mon travail. La maison pour s'abriter du monde extérieur oui, assurément. Mais c'est un espace aussi qui accueille ceux que nous aimons. Pour un artiste, c'est également son lieu de travail, son atelier...
Nous sommes en 2017, cela fera bientôt dix ans que j'ai quitté Paris.
Je suis heureuse aujourd'hui du chemin parcouru.
J'ai connu bien des galères mais je suis sur "ma" route, celle qui m'a menée vers vous, les quelques amis solides que j'ai aujourd'hui. Je n'oublie non plus tous ceux qui me soutiennent car le réseau de l'amitié s'agrandit. Je le vois aussi à travers les diffférentes expositions qui sont de plus en plus nombreuses. Ma peinture rassemble les doux rêveurs que nous sommes... Si elle réussit à fédérer, à réunir j'aurais réussi ma vie d'artiste!
J'ai dû écarter de mon chemin certaines personnes. Je ne garde que celles que j'aime et qui m'aiment comme je suis.
La peinture est un art difficile mais au combien épanouissant!
Je crois dire que sans elle, ma vie ne serait plus.
La petite fille de 11 ans que je fus se disait déjà qu'elle serait peintre.
J'ai eu 54 ans en février, la vie continue avec Vous mes Amis.
Affectueusement vôtre!
Steva