Le 06/05/2013
Hier déccrochage, phase finale aussi banale qu'habituelle pour une expo... Routine... Et pourtant...
Elle m'attendait, petit bout de femme toute en rondeur. "Steva, vous m'intriguez ", me dit-elle. Elle m'explique que ma manière de peindre et de représenter des personnages sans mains la laisse perplexe. Elle m'avouera dans un premier temps une espèce de répulsion naturelle car cette particularité lui renvoyait l'image d'une jeune personne handicapée, une jeune fille née avec un bras atrophié. Elle voulait aller au-delà de cette première impression.
Je lui explique donc mes origines Celtes. Le Triskel, puissant symbole de chez nous en est l'illustration le plus célèbre. J'ai toujours aimé user et abuser de ses courbes... Je dus cette fois aller au-delà de cette trop simpliste explication...
Oui, j'ai manqué d'amour et de considération dans mon enfance. J'ai du batailler dur pour cela et c'est dans la peinture que j'exprime ce manque. Je peins la tendresse, il y a rarement des lignes géométriques dans mes toiles et les courbes symbolisent cette douceur. Je transmets aux autres cette carence que j'ai vécue comme pour l'exorciser. D'ailleurs, c'est dans l'aide que j'apporte aux autres à travers les différents métiers que j'ai pu exercer que je me suis le plus épanouie. Outre le fait de peindre, j'éprouve le besoin viscéral de me sentir utile aux autres et surtout aux plus fragiles d'entre nous.
Aider, se tourner vers l'autre... Créer, peindre.. Exposer, s'exposer...
Je suis sûre maintenant que vous ne regarderez plus jamais mes toiles de la même façon...
Merci à toi Martine!